Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/228

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Au-delà de sa joie élevant un remord,
Ne gâtons pas du moins l’extase de sa mort !

Que son deuil radieux respire d’espérance !
Toi qui vas, Maria, prête à quitter la France,
Dans un trépas qui souffre, en partant, me bannir,
Étourdis sous tes chants ce lugubre avenir.
Garant mélodieux d’un amour sans rupture,
Redis-moi de cet air le musical augure ;
Que je puisse du moins rêver, en l’écoutant,
Un hymen immortel sous mes nœuds d’un instant,
Sentir, sous mes adieux, refleurir tes promesses,
Et, rattachant de loin ma vie à tes caresses,
T’envoyer sur des sons mon âme à rassurer !
« Attends-moi, Maria, je me meurs de pleurer.
» Envoie à ma tristesse un ange qui t’ait vue,
» Qui m’apporte ton ombre à son vol suspendue ;
» Que je lui donne aussi ma prière à porter,
» Un songe de bonheur, où nous puissions rester ;