Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/232

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Messager douloureux du sort qui aie réclame,
Qui m’apparus si beau sous les traits d’une femme !
Oui, mon ange, au moment d’exposer, dans mes vers,
L’enfantement de l’homme, achevant l’univers,
L’homme à peine échappé de ses langes de cendre,
Adorant la nature avant de la comprendre,
Multipliant ses sens pour pouvoir la saisir,
Et créant sa compagne à force de désir :
Au moment de poursuivre une œuvre interminable,
Et sondant du Très-Haut l’énigme inexplicable,
D’aller redemander à l’antique Chaos,
Quel souffle féconda la torpeur de ses flots :
C’est toi que je supplie, ô sainte bien-aimée,
Mon épouse, ma sœur, ma pensée animée,
Ou, si l’idolâtrie a quelques noms plus doux,
Ma fille, dis-les-moi ; je te les donne tous.

Comme l’esprit divin sur les fronts qu’il éclaire,
Fais voltiger sur moi ton esprit tutélaire.