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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/234

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Semble, en dépit du ciel, attrister la verdure ;
Les bouquets sont fanés, les ruisseaux sans murmure,
Et les oiseaux, chagrins de ne pas t’écouter,
Quand tu n’écoutes pas, ne savent plus chanter.
Tout a besoin de toi, comme de la lumière :
Je crois que sans ton nom, Maria, la prière
Égarerait dans l’air son vol religieux :
Elle a besoin de lui pour entrer dans les cieux.
Globe orphelin pour moi, la terre, où je respire,
Quand tes regards sont loin, n’a plus rien qui m’inspire,
Et, visible partout où je les vois passer,
Dieu semble aussi partout avec eux s’effacer.
De quel chant saluer le jour qui veut éclore,
Quand l’ombre de l’absence en obscurcit l’aurore,
Ou des feux du soleil, émoussant la chaleur,
De leur miroir nocturne y répand la pâleur ?
Viens donc, de l’univers réchauffant l’énergie,
De mes ailes de plomb bannir la léthargie :
L’aigle ne peut voler dans un ciel ténébreux ;
Mais la gloire est facile, alors qu’on est heureux.