Que le cadre envieux, qui veut les circonscrire,
Tient de l’immensité, qu’ils ne peuvent décrire.
Esclave, à leur insu, d’un besoin d’unité,
Leur cerveau suit les plans de la Divinité,
Et, d’un germe uniforme imprégnant ses pensées,
Vers un centre commun les guide entrelacées.
N’ayant pu, spectateurs d’un tout à réunir,
L’enfermer sous un mot qui pût le contenir,
Ils cherchent autour d’eux, quand le langage hésite,
Quelque forme idéale, où l’infini palpite,
Quelque flamme vivante, où viennent se liguer
Tous les rayons sans frein, qu’ils n’ont pu subjuguer.
Us veulent, maîtrisant l’éclat qui leur échappe,
Voir, entendre, sentir, toucher ce qui les frappe ;
Alors s’anime en eux un songe inspirateur,
Qui résume, en beautés, l’œuvre du Créateur,
Et de ce nouveau songe entretenant leur âme,
Ils lisent l’univers dans l’amour d’une femme.
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