N’en a poussé si loin la sublime folie.
Brûlant d’enthousiasme et de mélancolie,
Je voudrais tout ensemble exister et mourir,
Vivre, pour te donner tout ce qu’on peut t’offrir,
Ou traînant, comme un poids, ma muette opulence,
Échapper par la mort au tourment du silence.
Heureux, mais plus souffrant qu’heureux de t’admirer,
Je manque de vigueur, de sens pour t’adorer.
Je voudrais d’un regard t’embrasser tout entière,
Et mes yeux impuissans, qu’éblouit la lumière,
Se ferment, aveuglés du bonheur de te voir.
Le ciel a trop du jour limité le pouvoir.
Que ne peut-on sentir ses clartés prisonnières,
Franchir, en s’étendant, le cercle des paupières,
Et des nerfs attentifs les rameaux plus subtils,
En gerbe clairvoyante épanouir leurs fils !
Que ne puis-je sentir, sous l’éclair du salpêtre,
Un rayon visuel courir sur tout mon être,
Et ton image en foule errer autour de moi ?
Je voudrais expirant, enveloppé de toi,
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