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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/261

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Et quand il part brodé de mes vœux d’esclavage,
J’aime à me figurer qu’il va, dans son voyage,
Initier la terre à ma fidélité.
Dans le narcisse en pleurs, ou le lys attristé,
Dont le velours d’albâtre argente le rivage,
Je baise de ton front la pâlissante image :
Soupir ailé du soir, qui glisse dans les bois,
L’oiseau jette à ma lyre un écho de ta voix :
Comme une perle d’or qui manque à ta parure,
Chaque étoile descend orner ta chevelure,
Et je vois tes cheveux dans ces touffes de fleurs,
Dont la nuit sur leur tige a bruni les couleurs.
Jusque dans les hivers et leurs bouquets de glace,
Je glane, je surprends ton invisible trace ;
Du cercle des saisons les contours variés
Ne forment qu’un chemin, qui ramène à tes piés.
Je t’aperçois partout, et partout je t’écoute.
Chaque trait que j’admire en est un que j’ajoute
A ce portrait inné que je traîne avec moi,
Et je meurs de ton ombre en m’éloignant de toi.