Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/373

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Puis bientôt, maudissant ces larmes meurtrières,
Qui dessèchent notre âme, en rongeant nos paupières,
On aspire au repos, à la nuit, au sommeil :
Et la nuit, — on regrette, on attend le soleil,
Comme si l’on croyait qu’un rayon de lumière
Doit rendre le bonheur moins sourd à la prière.
C’est un destin qui tue, et l’on n’en peut mourir :
La mort, quand il le faut, ne sait pas secourir.
On craint, en l’avançant, de passer pour un lâche ;
Sans en rien retrancher, il faut vivre sa tâche.
On n’a pas toujours là des périls à tenter,
Ou la guerre est si loin qu’on ne peut s’y jeter ;
Où recourir alors ? où chercher assistance ?
Et comment, sans l’éteindre, étouffer l’existence ?

Lorsque, de Raphaël outrageant les pinceaux,
Les dents sourdes du temps rongent, sous ses tableaux,
Les canevas vieillis, où respire un beau rêve,
De ce chanvre élimé notre adresse l’enlève,