Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/38

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Et comme ces tableaux, qu’éparpille Un nuage,
Changeant à chaque instant leur magique hypallage,
Ne vous semblent-ils pas valoir mieux, dites-moi’,
Que ceux d’un monde lâche, hypocrite, et sans foi,
Qui promet le bonheur, et ne tient que des larmes ;
Et croirez-vous encor, quand j’en fuis les alarmes,
La mielleuse bassesse, et la perversité,
Que je ne vais chercher, loin de sa vanité,
Qu’un mot pour la combattre, un vers pour la maudire ?
J’y cherche le repos, et jamais une lyre.
Si je l’y trouve ! ô Dieu, ne me l’enviez pas,
Cet écho confident qui me parle si bas.
Trésor des exilés, qui ne sert qu’à l’absence,
On n’a que trop souvent besoin de sa puissance.
Sa voix seule, fidèle à l’accent des douleurs,
Si je vous quitte un jour, peut vous rendre à mes pleurs.
Me rendra-t-il aussi la paix que j’ai perdue ?
Àh ! pourquoi, Maria, pourquoi vous ai-je vue ?
Pourquoi, de ma retraite, entraîné jusqu’à vous,
Et cherchant loin du mien un ciel à vos genoux,