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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/381

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Je l’aimai. Le bonheur, que j’ignorais encor,
Me parut sous ses pas jeter ses rayons d’or :
Je les suivis. Frappé d’ivresse et de délire,
Esclave d’un coup-d’œil, dépendant d’un sourire,
Je concentrai ma vie autour de sa beauté,
Et dans un jour d’amour je vis l’éternité.
Jamais homme peut-être, à l’autel d’une femme,
Avec plus de ferveur n’agenouilla son âme.
Moi qui la regardais comme un dieu passager,
Venant voir ici bas s’il peut nous protéger,
Je n’eus, au lieu d’amour, que de l’encens pour elle.
Ce n’était cependant qu’une frêle mortelle !
Jalouse du bonheur qu’elle m’avait donné,
Elle m’a, comme une autre, hélas ! abandonné ;
Et pour dernier adieu, l’idole incendiaire
A dévasté son temple au bruit de ma prière.

Plus de songes alors : je vis le désespoii
De mes illusions fracasser le miroir,