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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/412

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Je pars, je sens déjà l’air de la renaissance
Réveiller de mon sang la sourde effervescence.
Harassé du passé, tremblant de l’avenir,
Je rajeunis déjà de l’espoir d’en finir.
Adien, Soumet, adieu ! Demain l’air du voyage
Eclaircira mon front de son dernier nuage.
Peut-être, mon ami, ne reviendrai-je pas,
Et le sol étranger gardera-t-il mes pas….
Toi, garde mon secret, l’aveu de ma bassesse :
Ne répète jamais quelle fut ma faiblesse.
Dis que je suis parti par générosité,
Par respect pour la gloire et pour l’humanité,
Las de voir le poète, au plateau de la guerre,
Jeter toujours un hymne, au lieu d’un cimeterre.
Que l’être indifférent qui m’a tant dégradé,
Ne sache pas surtout à quel vœu j’ai cédé !
Qu’elle apprenne au contraire, en sachant mon absence,
Que j’étais consolé quand j’ai quitté la France,