Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/68

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A, mariant la grâce à l’éclat des miracles,
De sa bible féconde égrené les oracles ;
Croyez-moi : ce poème, éloquent et vermeil,
Que dictent aux humains les rayons du soleil,
N’est fermé nulle part aux yeux de la pensée.
Partout de ses conseils l’essence dispersée,
Pour prier, pour se plaindre, oublier, ou punir,
Sait, avec nos saisons, changer et rajeunir.
Oui, des plantes, partout, les groupes symboliques
Attaquent dans nos cœurs des cordes sympathiques ;
Ce n’est point un mensonge, à plaisir inventé,
Quelque chose de l’homme habite leur beauté.
Libre à nous de flétrir la naïve chimère
Qui, sous l’abri soyeux de leur disque éphémère,
Transporte après la mort notre immortalité :
Mais n’interdisons pas à la crédulité
L’espoir, qu’en nous quittant, l’illusion transfuge,
Dans leurs nids satinés, se choisit un refuge.
Quant à moi, j’en suis sur, esprits légers des airs,
Les sylphes protecteurs de ce froid univers