Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/223

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Personne, dont le cœur se doute, ou se souvienne,
Que mon âme, un moment, s’appuya sur la sienne :
Personne !… pourquoi donc ne partirais-je pas ?
Pourquoi ne pas chercher ces généreux climats,
Où, si je veux mourir, ma mort peut être utile ?
Traînant, comme un fardeau, ma jeunesse stérile,
Et le vide écrasant de mes jours trop légers,
Je sens que mes ennuis ont besoin de dangers ;
Peut-être ils me rendront cet amour de la gloire,
Qui m’occupait du moins, quand je pouvais y croire.
Les veilles, les travaux ne m’ont point rebuté,
Mais, en la poursuivant, je m’en suis dégoûté ;
En vain mon propre orgueil gourmande mon courage,
Je ne sais quel dédain, quel rêve, quel nuage
Me détourne du but, ou le voile à mes yeux.
Non, la gloire, aujourd’hui, fantôme insidieux,
N’est point ce qui m’appelle à la rive étrangère :
J’y fuis ce que toujours je fuirai sur la terre,
Une haine, un amour, qui ne posent sur rien,
Un mépris pour le mal, qui s’étend jusqu’au bien,