Et mon rapide espoir, me portant sur ta trace,
Faisait battre mon cœur du feu de ton audace.
La main sur tes écrits, et du haut de Saint-Marc,
A l’horizon lointain étendant mon regard,
De la Grèce, avec toi, je cherchais les rivages.
A travers l’océan des flots, et des nuages,
Je voyais, j’entendais, j’excitais les combats,
Je tombais triomphant, pleuré par tes soldats :
Et je te souhaitais ma mort.... imaginaire.
Hélas ! du ciel jaloux, la rigueur ordinaire,
De ta palme prochaine a voulu se venger,
Et te ravir l’honneur d’assister au danger.
Ton âme à son aspect se sentait plus légère :
Mais comme un fils qui meurt, en embrassant sa mère,
Que, malade et souffrant, redemandaient ses yeux,
Tu meurs en revoyant ta patrie et tes dieux :
Car enfin la patrie est le pays qu’on aime.
Te plaindre, cependant, serait presqu’un blasphème :
Qu’importe les lauriers que tu devais cueillir !
Les mériter, c’est plus que de les conquérir.
Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/38
Cette page n’a pas encore été corrigée
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/de/Lef%C3%A8vre-Deumier_-_Le_Clocher_de_Saint-Marc%2C_1825.djvu/page38-1024px-Lef%C3%A8vre-Deumier_-_Le_Clocher_de_Saint-Marc%2C_1825.djvu.jpg)