Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/69

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Dispute au chien sauvage une moitié de proie ;
Des cadavres épars qu’il foule dans sa joie,
Qu’un autre cimeterre a peut-être abattus,
Il emporte, en courant, les membres inconnus,
De crainte qu’avant lui quelqu’un ne les arrache,
Et ne montre au visir sa main vide et sans tache.


XXIX.


Tous les vaincus sont morts. Voyez-vous sur les mers,
Ces vaisseaux, en fuyant, souiller au loin les airs,
Et leurs mâts se courber, dégouttants de victoire,
Sous les pâles témoins d’une effroyable gloire ?
La voile humide et lourde agite, en se gonflant,
Et ranimé ce peuple incomplet et sanglant,
Dont les regards éteints, la livide éloquence,
Semblent, plus près du ciel, invoquer sa vengeance.