Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/156

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« Si vous soignez encor l’arbre de ma naissance,
« Vous ne me verrez plus folâtrer près de vous ;
« Et quand de votre enfant vous pleurerez l’absence,
« Je sourirai peut-être aux désirs d’un époux.
« Pourquoi me retirer la couche virginale,
« Où toujours, près de vous, j’ai trouvé le sommeil ?
« Si j’aborde jamais la couche nuptiale,
« Vous vous rappellerez mes baisers du réveil. »
Corinne par hasard (c’était presqu’un augure )
Ne sachant de ses mains où porter l’embarras,
Déliait en parlant les nœuds de sa ceinture ;
Et sa mère attentive en souriait tout bas.
Du chant de Calaïs, l’amour, à son oreille,
Porta le lendemain la plaintive douceur ;
Elle se souvenait des discours de la veille,
Et semblait regretter de n’être que sa sœur.
Sa mère eut pitié d’elle, et bientôt de Lucine
Un prêtre, dans la main du pasteur empressé,
Mit la tremblante main, que retirait Corinne
Au bruit des longs refrains, le banquet est dressé.