Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais l’onde qui guérit n’est point dans ces climats.
Vers la religion elle portait ses pas ;
Mais ses genoux eh vain priaient dans la chapelle ;
Dieu n’entend pas toujours le chagrin qui l’appelle,
Et l’ange qui console était loin de ses pleurs.
Un ami suivait seul ses courses de douleurs ;
Nocturne sentinelle, il gardait sa chaumière.
Vers cet ami souvent abaissant sa paupière,
En secouant la tête, elle disait : « Hélas !
« Comment d’être avec moi n’es-tu point encor las ?
« Jadis, et tu le sais, je jouais dans la plaine ;
« Tu partageais mes jeux comme aujourd’hui ma peine ;
« Je traversais les champs avec rapidité,
« Et tes rapides pas volaient à mon côté.
« Immobile à mes pieds, maintenant que je pleure,
« Sais-tu que Maria va changer de demeure ?
« Là, sur le seuil encore, on te verra couché,
« Et puis tu japperas dans le gazon caché.
« Tu garderas ma tombe au lieu de ma chaumière,
« Et l’orage, le vent, la grêle meurtrière,