Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/239

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La bergère belle et voilée
Qui jadis sous l’ombre isolée,
En m’appelant venait s’asseoir ;
Et moi, suspendant ma volée
Pour prendre part à ses malheurs,
Ma voix tristement exhalée
Mêlait des soupirs de douleurs
À sa voix rêveuse et troublée,
Tandis que sur l’herbe étoilée,
La bergère parmi les fleurs
Laissait long-temps tomber ses pleurs.
Je ne gazouillais que pour elle,
Je la suivais sur mes buissons,
Et joyeux, je battais de l’aile
En la suivant. Quand les moissons
Disparurent sous la faucille,
Je m’étais dit : dans sa famille
J’irai vivre ; loin des glaçons,
Tremblans à la froide charmille,
J’aurai bien chaud ; la jeune fille,