Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/79

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Et d’un profond dédain soulevant la fierté :
« Esclave à mes regards laisse la liberté.
« Le crime est une dette, un peu de sang l’acquitte ;
« Je te donne le mien, prends tout, que je sois quitte.
« Devant ce bras captif si la mort ne peut fuir,
« Je veux qu’au moins mes yeux puissent la voir venir ; »
Et sur le noir billot il va poser sa tête.
Le bourreau stupéfait le regarde et s’arrête.
« Allons, frappe : » Et vers lui le bourreau se courba.
« Frappe donc, » cria-t-il ; et la hache tomba.
Le tronc recule et meurt, le sang jaillit et coule,
La tête convulsive au loin bondit et roule ;
L’œil terne agite encore un regard effacé,
Puis la bouche se serre et la vie a cessé.
Ainsi mourut Hugo, sans faste, sans parade,
Non comme un criminel que l’échafaud dégrade ;
En homme, dont les yeux n’avaient pas dédaigné
De tourner vers le Ciel un regard résigné.
Il s’était repenti : de pieuses paroles
Avaient sevré son cœur d’attachements frivoles.