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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/131

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Et du sol écossais la Clyde nourricière,
Des rivages romains mouillera la poussière.
Ma coupe, dont Corinthe aura sculpté l’airain.
Verra, mais sobrement, sous les treilles du Rhin,
Du falerne épaissi s’éclaircir la vieillesse.
J’emprunterai parfois, dans mes jours de mollesse,
Faible et sourd tintement du langage latin,
Ces soupirs cadencés du parler florentin,
Dont les sons caressants, qui se fondent dans l’âme,
Tremblent, comme un baiser, aux lèvres d’une femme.
Des dactyles, sortis du clairon castillan,
Mon vers, moins orgueilleux, adoucira l’élan,
Et des fleurs de l’Indus ma lyre parfumée
Portera, dans mes chants, leur fraîcheur embaumée.
Il faut bien, quand on veut célébrer l’univers,
Avoir du monde entier les échos dans ses vers.


Septembre 1819.