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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/136

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RÉCIT D’UN PRODIGE.


FRAGMENT D’UNE TRAGEDIE D’ÉCOLIER


Aux Dieux, dont je craignais la sévère justice,
Sur les bords de la mer j’offrais un sacrifice.
Près du trépied sacré, qui portait mon encens,
(Ce prodige augurai glace encore mes sens),
Un énorme serpent en spirales se traîne.
Un aigle y reposait, et le monstre l’enchaîne.
L’encens tombe et s’éteint, dans l’onde éparpillé.
De la foudre et des vents le satellite ailé,
Des langues du dragon secouant les morsures,
Emporte au fond de l’air, pour panser ses blessures,
Le rampant ennemi, qui surprit son sommeil :
Il veut l’aller brûler aux rayons du soleil.
Le reptile éperdu dresse en vain ses écailles :
Le bec dévorateur lui fouille les entrailles
De l’aigle et de la nue indocile captif,
Son corps se pelotonne en cercje convulsif :