Aller au contenu

Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et la nature encor, sibylle inexorable,
Garde, comme à Sais, son voile impénétrable

XXX.
Ce voile tiraillé résiste avec fureur,
Et la théologie embrouille encor l’erreur.
Mais tandis qu’éloigné de ses pasteurs célèbres,
Le troupeau des humains, broutant dans les ténèbres,
D’une fausse raison ramasse les débris,
L’histoire, qui s’ébranle, agite les esprits,
Et défait les maillots de leur somnambulisme.
Le jour traverse enfin les brouillards du sophisme :
Et l’homme, maille à maille, arrachant ses vieux fers,
Reprend, d’un pied plus sûr, l’assaut de l’univers.

XXXI.
Nous voici maintenant sur le seuil d’un grand âge !
Des mouvements du monde échevelé présage,
On voit, à l’horizon de l’esprit et des airs,
Comète sur comète allumer ses éclairs ;
La nature en travail médite son prophète.
Déjà, pour annoncer ce futur interprète,