Aller au contenu

Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


VI.
La vie est un hiver, dont l’aile du printemps
N’attiédit pas deux fois la rigoureuse haleine.
Pour conjurer la bise et les frileux autans,
Redites-nous encor l’amour de Madeleine ;
Car vous êtes la fée aux brillantes couleurs :
Vous savez rajeunir nos guirlandes fanées,
Et, repeuplant les bois de leurs roses glanées,
Vos vers frais et brillants ont le parfum des fleurs.

VII.
Il est des malheureux, déchus de l’espérance,
Qui sentent la folie errer dans leur tourment ;
Chantez ! exorcisez une vieille souffrance :
Chantez, comme David : car vous savez comment.
D’un Éden rédempteur présentez-nous l’augure :
Rendez à noire espoir son horizon perdu :
Rallumez par vos chants son prisme inattendu ;
Le froid chagrin s’envole à leur tiède murmure.

VIII.
Patrimoine sacré, dont nous sommes jaloux,
Portez, sans frissonner, la couronne de flamme.