Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/292

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A quoi bon dépouiller leur poudreuse ignorance !
Changer de vêtement, sans changer de souffrance !
Quelle dérision que d’être un immortel !
Mieux vaut, d’un vrai malheur, le sens cru, mais réel,
Que ce bonheur en l’air, ce ciel en perspective,
Où toujours on s’élance, où jamais on n’arrive ;
Mieux vaut de nos douleurs l’incurable tribut,
Qu’un vertige d’extase et sans borne et sans but.
La tombe, où tout finit, va mieux à l’infortune.
La vie a sa valeur ! Soit : mais c’est assez d’une.

Champ-Fleury, 1826.