Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/549

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De son bras orgueilleux lui prêter le soutien,
Se créer un espoir usurpé sur le mien,
Tendre, comme un réseau, ses regards autour d’elle,
Et croire, comme moi, qu’elle est bonne et fidèle !
Tort ou raison, qu’importe à notre adversité,
Si l’erreur nous fait mal, comme la vérité !
Où me réfugier ? L’impure jalousie,
Dans son calice amer, aigrit la poésie :
Et, du champ de la vie empoisonnant les fleurs,
Me demande mon sang, quand j’ai donné mes pleurs.

IV.
lo mi rivolgo indietro a ciascun passo.
Petrarca.
Je marche à l’avenir sans guide et sans lumière.
Chaque pas que je fais, je me tourne en arrière,
Pour chercher un support, pour trouver un appui,
Pour reprendre au passé les rayons qui m’ont lui,
Pour la revoir peut-être avant de la maudire,
Pour respirer un peu de l’air qu’elle respire ;
Car, ce n’est pas à moi que je puis le cacher,
Je regrette les fers, que je viens d’arracher.