Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/592

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I thould have known what fruit would spring from such a s « ed.
BfRON.
On se défend long-temps de voir ce qu’on redoute.
On sent la certitude habiter sous le doute :
On cherche à l’écarter, en redoublant d’amour.
Vains efforts ! l’ennemi tout à coup se fait jour :
Et de la vérité, dont l’àme a confidence,
Le fantôme apparaît, traîné par l’évidence.
Vous, qui l’aviez long-temps soustraite à mon regard,
Être faux et méchant, fardé d’astuce et d’art,
Que n’attachiez-vous mieux votre masque d’adresse ?
Douter, c’est le bonheur de ceux que l’on délaisse.
Pourquoi de ce bandeau, qui cache le danger,
Délivrer la victime, avant de l’égorger ?
Je vous ai tant aimée, et d’une amour si pure,
Qu’il fallait dépasser les bornes du parjure,
Pour dessiller mon âme, et m’ouvrir la raison :
Vous l’avez fait. Riez de tant de trahison ;
Mais, malgré les plaisirs que vos flatteurs vous vendent,
J’aime mieux mes chagrins, que ceux qui vous attendent.
Je ne changerais pas d’avenir avec vous.
Vous n’aurez pas en vain, dans vos creusets jaloux,