Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/594

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A désorganiser le temple, où l’on fut reine,
Ce doit être à coup sûr une terrible peine,
Que de n’apercevoir, tout au plus que de loin,
Cet œuvre de débris, qui coûta tant de soin :
Que de ne pouvoir pas, achevant nos ruines,
Comme un manteau vorace y semer des épines.
A ce chagrin pourtant il faut vous résigner :
Car quels que soient vos droits à ne point m’épargner.
Je vous reprends mes jours. Et je vous le proteste :
Vous n’aurez pas l’honneur d’en dépenser le reste.
Vous pouvez, vous offrant à quelque amant nouveau,
Donner pour garantie un plan de mon tombeau ;
Mais vous ne verrez plus comment un homme pleure,
Et ce qu’il peut mourir de fois en un quart d’heure ;
Je n’irai plus chez vous, galérien de boudoir,
Tendre une main honteuse à vos miettes d’espoir.
J’ai brisé dans mes dents votre coupe d’outrage.
Un jour peut-être, un jour, déplorant votre ouvrage…
Non, non : soyez contente, et libre de douleur ;
Savourez le plaisir d’avoir fait mon malheur :
Dans vos rêves d’amour, piétinez la victime.
Quand on n’en jouit pas, on a manqué son crime.