Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
JEAN RHOBIN

quelques pages à celles que je viens de vous faire lire. Comme vous venez de me le suggérer, ce serait une excellente idée d’en faire un petit volume… Vous allez sans doute revenir à La Baie ? Je vous invite à vous rendre de nouveau chez moi. Papa, maman, toute la famille, apprécient hautement vos témoignages d’amitié.

La campagne électorale était ouverte depuis quinze jours.

Malgré sa vieillesse, Pierre Rhobin était encore robuste, fort, mais ne pouvait se faire valoir comme dans son jeune âge. Il comptait sur son fils Jean pour remporter une autre victoire avant de mourir. « Si je peux voter une dernière fois pour mon vieux parti, disait-il, je mourrai tranquille. »

Une canne à la main, qu’il faisait tournoyer dans les airs en marchant, il se rendait aux assemblées pour écouter son garçon parler en faveur de la cause. On vantait beaucoup le talent de Jean ; le père en était fier. À tous ceux qui voulaient l’entendre, il avouait que cette période électorale lui faisait vivre les