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JEAN RHOBIN

treprises, le résultat fut plutôt déplorable. Pour quelques Canadiens-français, ce fut même un véritable désastre. L’industrie de la pulpe et de l’électricité continue toujours à se développer ; elle prend beaucoup d’envergure.

— Mais toutes ces opérations financières sont sous le contrôle d’étrangers ?

— Exactement, Jean. Parmi les nôtres, plusieurs se demandent pourquoi nous sommes sous le joug économique des étrangers. L’industrie de la terre, l’agriculture, ne nous a jamais été enlevée. Nul ne peut nous enseigner la manière de remuer notre sol. C’est que, depuis des générations, nous connaissons à fond les besoins du pays, le climat, le rendement de la terre, les méthodes de trafiquer les produits de la ferme… Quand nous entreprendrons de faire grandir une autre branche de l’industrie et que nous aurons, par notre formation, notre éducation économique, poussé cette dernière jusqu’au niveau de notre développement agricole, personne ne pourra nous la ravir ; nos descendants la recueilleront avec fierté, avec jalousie.