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JEAN RHOBIN

Le tonnerre grondait au loin. Le vent fouettait les branches des arbres qui entourent la maison.

Je m’endormis au son de la pluie qui tournait en un véritable orage.

***

Le lendemain matin l’air était plus frais.

Ma mère, levée de bonne heure comme toujours, s’affairait dans la maison. Ce matin-là, elle monta à ma chambre sous prétexte de fermer la fenêtre. En passant près de mon lit, elle me toucha doucement l’épaule et me dit : « C’est aujourd’hui la fête de saint Antoine ; tu devrais te lever et aller à la messe. Il faut continuer à aimer le bon Dieu pendant les vacances pour que ta prochaine année de collège soit aussi bonne que celle que tu viens de finir. »

J’entendais mon père brasser le feu à l’étage inférieur. Je pensai qu’il souhaitait lui aussi que son fils se rendît prier avec les dévots du village.

Je me sentais peu disposé à la dévotion, ce matin-là. Je sautai quand même sur la descente du lit, bien résolu à aller dormir devant les