grand spécialiste. Puis, c’est une carrière lucrative. Nous pourrions nous marier. Bientôt donc je serai loin de vous. Pourtant, je continuerai à m’occuper de votre avenir en même temps que du mien. Dans ma nouvelle carrière, j’espère rencontrer des gens capables d’apprécier votre talent mieux que ne peuvent le faire les amateurs du village… En outre, je suis convaincu que votre talent doit se développer. Quand nous serons mariés, je vous aiderai à suivre votre carrière de violoniste. Je ne suis pas un égoïste. Je ne veux pas que ma femme soit une femme de journée à mon service. Je suis d’avis que vous poursuiviez dès maintenant vos études de violon. J’essaierai de faire pression sur votre père. Il faut qu’il en vienne à vous comprendre…
Marthe se contentait de répondre aux paroles optimistes de son ami.
— Je comprends très bien vos regrets. Hélas ! votre enthousiasme ne changera en rien l’obstination de papa. Vous savez qu’il est bien déterminé sur la question ; il a une idée fixe, dictée par sa conscience d’homme inquiet, scru-