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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/93

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JEAN RHOBIN

son genou une poignée de sable rendu presque brûlant par les chauds rayons du soleil. La mère de Jean, retirée dans un coin de la cuisine vaste et propre, filait la laine du pays sur un rouet.

Je connaissais la famille depuis longtemps. Après avoir refait connaissance, Jean me fit passer à sa chambre. Nous causâmes :

Il me confia toute la peine qu’il ressentait depuis la mort de Marthe ; il me fit voir les longues lettres dans lesquelles elle savait si courageusement dissimuler sa maladie pour ne pas troubler son travail et ses études aux États-Unis.

— Quelle générosité ! Quelle grandeur d’âme !

— Au fait, lui dis-je, quand retournez-vous à New-York ?

— Je n’ai pas encore pris de décision. Mon père et ma mère souhaitent que je retourne au plus tôt. Ils prétendent que c’est le bon moyen de surmonter l’épreuve qui vient de me rendre tout à fait indifférent à la vie. Ils ont raison.

— Le croyez-vous ?

— En restant ici, le souvenir des lieux que j’ai trop longtemps fréquentés ne fera qu’activer