Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 99 —

fense resteraient à leurs postes jusqu’aux élections communales, qu’ils s’engageaient à faire faire à bref délai ;

2o Les membres du Comité de Salut public se retireraient librement et nulles poursuites ne seraient exercées par le gouvernement de la Défense, contre qui que ce fût, à raison des faits qui venaient de se passer.

Cette résolution était commandée par ce fait que MM. Trochu et J. Ferry, à la tête des bataillons de la garde nationale des quartiers aristocratiques, et trouvant la place presque, déserte et l’Hôtel-de-Ville mal gardé, avaient introduit leurs hommes, ainsi que des bataillons de mobiles bretons, les uns par les escaliers de l’Hôtel, aux cris de « Vive la République ! » et les Bretons par les souterrains communiquant à la caserne voisine dans laquelle ils étaient massés.

L’ancien gouvernement était ainsi redevenu assez maître du terrain pour qu’une lutte fût indispensable pour l’en chasser de nouveau.

Sans doute la lutte était possible. Que quelques coups de feu eussent été tirés de part et d’autre, les bataillons des quartiers populaires, restés sous les armes dans leurs arrondissements respectifs, descendaient sur l’Hôtel-de-Ville, et la guerre civile allait s’allumer dans Paris entouré par l’ennemi, prêt à en profiter.

Dans ces graves circonstances, les chefs par hasard de ce mouvement — qui eut précisément pour caractère d’être tout spontané — dont l’installation ne pouvait plus être que le prix de la guerre civile, refusèrent un pouvoir aussi chèrement acheté, et ils eurent raison.

À quatre heures du matin, tout était terminé. Le mouvement communaliste était vaincu et les hommes du 4 Septembre purent garder leur position.

On va voir comment ils usèrent de la victoire et le parti qu’ils en surent tirer.