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malgré le courage et le dévouement qu’y apportèrent les bataillons de marche de la garde nationale, arracha à la mobile et à l’armée des cris d’admiration. Pour la dernière fois, après avoir d’abord remporté de sérieux avantages sur l’ennemi, ces bataillons durent rentrer dans Paris, à la fois glorieux et indignés.

Tous avaient compris, en effet, à l’affaire de Buzenval, que si leur énergie, combinée avec les efforts de l’armée et de la mobile, avait été employée à temps par les misérables qui les avaient dirigés jusque-là, Paris eût pu être sauvé. Les Prussiens avouèrent eux-mêmes qu’ils étaient perdus si, profitant des premiers avantages obtenus par nos troupes, les généraux qui les commandaient avaient continué de faire pousser en avant, au lieu de faire sonner la retraite. — Ceux-ci, pour expliquer cette étrange faute, prétendirent que l’artillerie leur avait fait défaut, bien qu’il fût prouvé au contraire qu’un grand nombre de pièces, hissées à grand peine sur les hauteurs de Montretout, demeurèrent absolument inactives.

Mais encore une fois, il fallait que Paris succombât ; le maintien de l’armée permanente, dite régulière, était à ce prix.

MM. Troctau, Ducrot, Vinoy et autres, de même que les ennemis de la République, ne l’avaient que trop compris.

Rentrés dans Paris, les gardes nationaux, furieux d’avoir perdu une partie si bien engagée, résolurent d’en finir avec celui qui, depuis le 4 septembre, dirigeait nos défaites. La retraite de Trochu devint une nécessité. Celui-ci ne demandait pas mieux que de se retirer. Ses rêves de dictature, mal servis par son incapacité, autant que par les défiances légitimes qu’inspirait le souvenir de sa trahison à l’égard de l’ex-empereur, étaient définitivement réduits à néant. Il n’était plus possible.

D’un autre côté, dans un moment d’imprudence et voulant répondre aux accusations dont il était l’objet.