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rendant inutile toute tentative de résistance, il pourrait alors sans danger humilier les Parisiens de sa présence.

Cette réserve, on le voit, provenait non de la volonté de nos gouvernants d’alors, trop lâches pour tenter de sauvegarder au moins notre dignité, mais de la seule crainte du vainqueur, peu soucieux de courir quelque mauvaise aventure au milieu d’une population frémissante et exaspérée.

Quant à la stipulation qui laissait ses armes à la garde nationale, il serait oiseux d’insister pour faire comprendre que cette stipulation sur laquelle M. Jules Favre insista, paraît-il, était une nécessité de la situation.

La résignation de Paris était à ce prix, et il eût été dangereux de prétendre lui enlever des armes qu’il entendait conserver pour sauvegarder au moins la République acclamée en principe le 4 septembre, contre les menées monarchiques qui menaçaient déjà de se produire.

Que M. Jules Favre ait donc moins de remords d’avoir insisté pour que Paris conservât ses armes : il eût été probablement mis en pièces avec ses complices du Provisoire, s’il fût venu proposer de les rendre à l’ennemi.


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