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Comité central, cette difficulté fut vite comprise, et dès le premier jour de son installation à l’Hôtel-de-Ville, deux proclamations furent affichées dans Paris.

Dans la première, adressée au peuple, le Comité annonçait que les électeurs allaient être immédiatement convoqués pour procéder aux élections communales. Le Comité, dans la seconde proclamation, adressée à la garde nationale, déclarait à celle-ci qu’il ne prétendait pas prendre la place de ceux que le souffle populaire venait de renverser, et qu’il aspirait, pour seule récompense, à voir la République consolidée par l’immédiate élection d’un pouvoir communal.

En même temps et pour prévenir toutes les calomnies à l’aide desquelles le gouvernement, réfugié à Versailles, ne manquerait pas de dénaturer le mouvement communaliste aux yeux des départements, le Comité publia, dans l’Officiel du 20 mars, une adresse dans laquelle il leur expliquait que le coup d’État tenté par le gouvernement le 18 mars, l’avait seul contraint, lui Comité, à prendre momentanément eu mains la direction du mouvement que venait de provoquer le coup d’État avorté, et, après avoir relevé, non sans grandeur, l’injustice des protestations élevées contre l’obscurité de ses membres, le Comité terminait par cette déclaration précise :

Arrivés au but, nous disons au peuple : Voici le mandat que tu nous as confié. Là où notre intérêt personnel commencerait, notre devoir finit ; fais ta volonté… Obscurs il y a quelques jours, nous allons rentrer obscurs dans tes rangs et montrer aux gouvernements que l’on peut descendre, la tête haute, les marches de ton Hôtel-de-Ville, avec la certitude de trouver au bas l’étreinte de ta loyale et robuste main.

Il résultait clairement de cette adresse que Paris n’entendait rien imposer aux départements, et qu’il ne se reconnaissait d’autres droits que d’inviter ceux-ci à