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légués du Comité central proposèrent l’arrangement suivant[1] :

Le Comité central, afin de garantir les droits qu’il revendiquait au nom de la garde nationale, conserverait le commandement militaire ; l’administration municipale serait conservée par les maires et adjoints élus en novembre, et trois de leurs délégués prendraient possession de l’Hôtel-de-Ville pour administrer Paris jusqu’à la constitution de la Commune, dont les élections étaient fixées au 22.

Cet arrangement, empreint d’un désir de conciliation qui fait honneur au Comité central, n’était cependant pas sans danger, et, sur les observations qui lui furent faites, dit-on, par les Comités d’arrondissement consultés à la hâte, le Comité central dut renoncer à y donner suite, ce que ses adversaires ne manquèrent pas d’imputer à sa mauvaise foi.

Les objections soulevées contre ce projet de transactions avaient une véritable valeur.

La grande majorité des maires et adjoints de Paris n’avait-elle pas, en effet, courbé constamment la tête depuis son élection jusqu’à ce jour, sous le gouvernement du 4 septembre ? N’avait-elle pas subi, sans souffler mot, l’insolente et incapable direction de M. Jules Ferry, maire central imposé en dépit des promesses faites, dans la nuit du 31 octobre, d’une élection immédiate d’un Conseil municipal ? N’était-elle pas complice, par cette aveugle soumission, de la honteuse capitulation de Paris ? Plus encore, du coup d’État projeté, que l’attitude de la garde nationale venait de faire échouer ?

Est-ce que les maires[2], à l’exception seulement de MM. Bonvalet (3e arrondissement) et Mottu (11e),

  1. Les citoyens Vaiiin, Jourde et E. Moreau.
  2. MM. Adam [1er arrond.] — Tirard [2e arrond.] — Vautrain [{4e] — Vacherot [5e] — Hérisson [6e] — Arnaud, de l’Ariége [7e] — Carnot [8e] — Desmarets [9e] — Dubail [10e] — Grivot [12e] — Pernolet [13e] — Asseline [14e] — Corbon [15e] — Henri Martin [16e — François Favre [17e] et Clemenceau [18e]. De plus, les 19e et 20e arrond. étaient administrés par des Commissions nommées d’office par le gouvernement.