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bataillons pour s’en emparer. — La garnison, composée alors de 80 hommes seulement et commandée par un chef laissé sans ordres, se fût sans nul doute facilement rendue.

Le Comité central, sur la proposition que lui en fit le citoyen Lullier, qui déjà peut-être méditait les projets de trahison qu’il vient d’avouer devant les Conseils de guerre, le Comité central, disons-nous, se contenta d’y envoyer ce citoyen, en parlementaire, auprès du commandant du fort pour le sommer de se rendre. D’après le rapport imputé depuis au citoyen Lullier par le Comité central, le commandant aurait refusé de se rendre, mais en promettant sur l’honneur qu’il conserverait une attitude neutre !

Promesse illusoire, dont il fut facile de relever le susdit officier, que le gouvernement de Versailles appela immédiatement à d’autres fonctions, en même temps qu’il lui donnait un successeur qui s’empressa de renforcer la garnison et les moyens de défense du Mont-Valérien.

Le Comité central, en s’en rapportant à un tel engagement, commit, nous le répétons, une impardonnable faute que la Commune devait peu après expier cruellement.

La situation du Comité central, rendue déjà si difficile par le refus des maires de concourir aux élections communales, s’accrut encore des embarras que vint lui créer la presse parisienne presque tout entière.

Se targuant de l’attitude hostile des municipalités, 33 journaux de toutes nuances[1] firent placarder le

  1. Les Débats, Le Constitutionnel, L’Électeur libre. Le petit Moniteur, La Vérité, Le Figaro, Le Gaulois, La petite Presse, Le petit Journal, Paris-Journal, Le petit National, La Presse, La Liberté, Le Pays, Le National, L’Univers, La Cloche, Le Français, La Gazette de France, L’Union, Le Bien public, L’Opinion nationale, L’Avenir libéral, Le Journal des Villes et des Campagnes, Le Journal de Paris, Le Moniteur universel, La France Nouvelle, Le Monde, Le Temps, Le Soir, L’Ami de la France, Le Messager de Paris et le Peuple Français.