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in- surprise l’avènement du Comité central. Nous pensions et nous pensons encore à cette heure, qu’il eût été préférable que l’institution de la Fédération de la garde nationale pût se fortifier, et surtout que ses délégués eussent le temps de se faire apprécier, afin qu’on en pût éliminer ceux dont la vie privée et les tendances politiques eussent laissé à désirer. Il eût été utile aussi, selon nous et d’autres amis, qu’à l’aide de cette nouvelle institution, les délégués se fussent perfectionnés dans une science qui fait généralement défaut au parti populaire : la science administrative.

Mais dès le 20 mars, nous fûmes de ceux qui, tout en regrettant l’éclosion prématurée, et par cela même « voulue par les avocats au pouvoirs », d’un mouvement aussi considérable que celui du 18 mars, se rallièrent au Comité central à cause de celle considération, qu’en définitive la réaction monarchique était à Versailles, sans qu’il fût permis d’en douter, tandis qu’au contraire, en se déclarant pour l’Hôtel-de-Ville, les républicains consolidaient d’autant la République.

Ce sera, nous ne saurions trop le répéter, la honte éternelle des députés et des maires républicains de ne l’avoir pas compris.

Ces hommes ne manquèrent pas seulement de cœur et de courage en cette circonstance ; ils prouvèrent au monde entier qu’ils n’avaient aucun sens politique, et méritèrent justement ainsi le mépris dont ils jouissent à l’assemblée de Versailles ; mépris dont celle-ci ne se cache point, chaque fois qu’elle en trouve l’occasion, et nous pensons qu’elle a raison.

Le dimanche 26 mars, les élections communales se firent dans le plus grand ordre. Le temps était magnifique, et Paris avait vraiment l’air d’être en fête. C’était au moins un temps de repos, et tous en profitaient.

Sans s’immiscer en rien dans les moyens d’exécution, le Comité central avait donné son sentiment sur