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à l’aide surtout des renseignements que durent lui fournir ceux de ses membres qui faisaient partie de la Commune, que celle-ci se considérait plutôt comme une assemblée parlementaire que comme l’exécutif des des volontés de ceux qui la venaient d’élire.

Dés lors, grâce à cette attitude imprudente, manquant à la fois de fermeté et de dignité véritable, le Comité central, soit qu’il voulût garantir l’œuvre du 18 mars dont il craignit de voir compromettre le succès, soit parce que la Commune lui apparut facile à dominer, le Comité, disons-nous, dut, dans cette soirée même, concevoir la pensée de rester maître du terrain et de continuer à diriger le mouvement, sous le couvert de la Commune, qui n’eût plus alors été que l’éditeur responsable de cette direction effective.

Faute grave des deux parts, mais dont plus de tact et de sens politique de la part de la Commune eût pu atténuer les effets si déplorables plus tard.

Quoi qu’il en soit et malgré le défaut de Convocation spéciale, soixante délégués à la Commune environ se trouvèrent présents à cette première séance.

On y remarquait entre autres notoriétés de la démocratie, les citoyens Arthur Arnould, Ch. Beslay, Delescluze, Flourens, Grousset, Albert Leroy, Malon, Miot, Félix Pyat, Banc, Robinet, Theisz, Tirard, Tridon, Vallès, Varlin et Vermorel.

Deux des hommes les plus connus et les plus justement estimés dans le parti radical, les citoyens Blanqui et Gambon, étaient absents.

Gambon était dans ce moment même en province où il tentait de soulever la population en faveur du mouvement parisien, et ne vint siéger que huit jours après. Blanqui, arrêté quelques jours avant dans le midi, où il tentait de se soustraire à l’exécution du jugement rendu par défaut contre lui, le 10 mars, à raison des faits du 31 octobre, ne put, malgré toutes les démarches tentées à Versailles pour obtenir son élargisse-