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et si en tout cas une publicité quelconque serait donnée aux discussions dont ses décisions seraient préalablement l’objet.

Si l’on eût suivi en cette affaire les indications du simple bon sens, il était facile de résoudre cette question.

Admettre le public aux séances n’était guère praticable, eu égard à l’exiguité du local dont on disposait pour le moment.

Mais cette impossibilité pouvait être rectifiée par l’admission dans une tribune spéciale des représentants de tous les journaux, auxquels eût été imposé un compte-rendu analytique, leur laissant d’ailleurs toute liberté d’appréciation des séances. Enfin, l’Officiel eût dû contenir un procès-verbal in extenso.

Cette publicité, par la voie de la presse, était non seulement le droit des électeurs qui devaient savoir quelle somme d’intelligence politique leurs élus apportaient dans l’accomplissement de leur mandai, mais c’était aussi le droit des membres de la Commune, dont toutes les décisions devaient porter cette signature impersonnelle — la Commune de Paris — de pouvoir dire à leurs mandants : Si, dans un intérêt public, nous acceptons la solidarité des actes de la Commune, il faut qu’on sache quelles sont les raisons qui nous ont portés à combattre ou à accepter les décisions dont ces actes sont l’application.

La morale publique et la véritable politique l’exigeaient ainsi.

Malheureusement on se laissa entraîner au sujet de cette question dans de misérables arguties.

La discipline, la sécurité de la Commune, exigeaient, dit-on, que chacun de ses membres fît abnégation de ses opinions personnelles. Puis on invoqua le danger de transformer la Commune en Parlement, au lieu de lui conserver son caractère de Comité d’action. Autant de sophismes mis en avant par ceux qui avaient déjà résolu dans leur esprit de faire de la Commune une