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sion le jour même où la question des loyers fut discutée à la Commune.

De même que M. Tirard, tous les démissionnaires prétextèrent le caractère politique que prenait la Commune et qu’ils affirmaient n’avoir point reçu mandat de prendre eux-mêmes. Les véritables motifs de leur désertion résidaient dans la crainte que leur inspirait le caractère social de la Révolution que leur mandat leur imposait de tenter de mener à bien, ce qui eût été contraire aux intérêts bourgeois dont, par leur position personnelle, ils étaient avant tout préoccupés.

La démission de Loiseau-Pinson eut pour effets fâcheux en cette circonstance qu’on eut le tort à la Commune de ne point examiner son projet et qu’on adopta ainsi un peu trop précipitamment celui de la Commission, que nous avons relaté plus haut. Seuls, les socialistes de la Commune protestèrent contre les préoccupations plus sentimentales que réellement équitables dont le décret faisait preuve.

La Commune prit le lendemain — 30 mars — une résolution des plus fâcheuses et des moins politiques quant aux attributions de chacun de ses membres : — elle décida qu’ils seraient administrateurs de leurs arrondissements respectifs, qu’ils y exerceraient les fonctions d’officier d’état-civil et enfin qu’ils demeureraient responsables des agissements des commissions municipales, nommées par eux, pour aider et surtout pour contrôler leur administration.

Rien n’était plus contraire aux notions du plus simple bon sens, en matière administrative, que de faire instituer le contrôleur par le contrôlé, ce qui revenait à à réunir les deux fonctions dans les mêmes mains. Les commissions municipales, en réalité dépourvues de toute initiative, n’étaient plus qu’une pure superfétation dans les rouages de la machine administrative.