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Élus par la population de Paris, notre devoir est de défendre la grande cité contre ces coupables agresseurs. Avec votre aide, nous la défendrons.

Paris, 2 avril 1871.

La Commission exécutive.

Lorsque Paris eut appris que la lutte venait d’être engagée par les Versaillais, il y eut un cri général d’indignation. La fureur fut portée au comble lorsqu’on eut acquis la certitude que les gendarmes avaient fusillé sommairement quatre fédérés qui s’étaient réfugiés chez un aubergiste à Nanterre.

La sauvage proclamation du marquis de Galiffet indiquait de reste que cet assassinat n’était que la première application d’une résolution concertée à l’avance avec le gouvernement.

Cet exécrable système se continua durant toute la guerre pour finir par l’effroyable boucherie de Mai, dont ce général fut l’un des principaux et des plus acharnés exécuteurs. Il vengeait ainsi l’homme de Sedan, dont il avait été un des plus serviles courtisans.

Le rappel battit aussitôt dans tout Paris, et à quatre heures du soir, plus de deux cent mille fédérés, décidés à mourir pour la défense de la Commune, étaient réunis sous les armes, demandant à grands cris qu’on les conduisit à l’ennemi pour venger leurs camarades lâchement massacrés. L’enthousiasme et l’espoir du triomphe animaient tous les cœurs. La victoire définitive du mouvement communaliste parut certaine ce soir-là, même à ceux qui, partisans de la Commune, avaient jusqu’alors douté qu’elle pût vaincre les difficultés qui l’entouraient.

Une irréparable faute vint tout compromettre, en révélant aux défenseurs de Paris la faiblesse de leur organisation militaire, ce dont s’accrut d’autant la confiance de leurs ennemis.