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Dès les premières nouvelles de la défaite, arrivées vers neuf heures du matin à l’Hôtel-de-Ville, un certain nombre de membres de la Commune, les citoyens J.-B. Clément, Dereure, Ostyn, Vermorel, Malon et Theisz étaient partis sur tous les points de la lutte, et, ceints de leur écharpe, réussirent à rallier les bataillons rentrant dans Paris et qui y semaient la terreur.

Ce double échec d’une tentative insuffisamment conçue et mal préparée, eut pour le mouvement communaliste les conséquences les plus déplorables.

Outre qu’il déconsidéra les forces militaires de la Commune aux yeux de ses ennemis du dehors, il diminua de beaucoup le nombre de ses soldats qui, ayant perdu confiance dans les chefs, commencèrent à déserter les bataillons. Cette défaite redonna de l’audace aux ennemis du dedans, qui reprirent ouvertement contre la Commune la lutte assoupie depuis le 25 mars, et, par leurs menées, auxquelles ils donnèrent libre carrière, la contraignirent à s’occuper d’eux plus qu’il n’eût fallu et la jetèrent dans des mesures d’exception trop souvent explicables, mais absolument contraires aux principes dont on attendait d’elle la définitive application.

Justement émue de l’action coupable par laquelle les citoyens Eudes, Bergeret et Duvai venaient de compromettre les forces fédérées, la Commune leur retira les commandements en chefs qu’ils tenaient du Comité central et qu’elle leur avait conservés jusqu’ici. Le citoyen Cluseret fut appelé à les remplacer, sous le titre de délégué à la guerre, dans la direction unique des opérations militaires.

Enfin, les trois généraux, trop tardivement, hélas ! furent remplacés à la Commission exécutive par les citoyens Delescluze, Vermorel et Cournet.

Ayant cru voir dans les faits qui venaient de s’accomplir le résultat d’un accord tacite entre les chefs militaires et les citoyens Tridon et Vaillant, bien que ceux-ci eussent d’abord voté les conclusions proposées