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du fond de nos cœurs saignant de tant de tant de blessures à la fois ne s’échappe pas un cri d’avertissement et de douleur.

 
 

Nous adressant donc à la population parisienne, nous lui dirons qu’après tout la République existe de fait, qu’elle compte dans l’Assemblée des défenseurs énergiques et vigilants ; que pas un membre de la majorité n’a encore mis ouvertement en question le principe républicain.

 
 
 

Pour nous, notre ligne est toute tracée. Nous avions conçu l’espoir qu’il serait possible de mettre fin aux angoisses de la population parisienne et de remplir les vœux de Paris sans passer par la guerre civile.

Cet espoir a été trompé : nous le reconnaissons avec une douleur inexprimable, puisque le sang coule. Mais nous ne nous découragerons pas. Nous resterons au poste que les suffrages de nos concitoyens nous ont assigné, quelque tragique que soit la position que les circonstances nous ont faite. Jusqu’à l’épuisement de nos forces, nous y resterons.

Que si la République courait des dangers, ce serait pour nous une raison de plus de la défendre là où elle aurait le plus besoin d’être défendue et où elle le serait avec les seules armes vraiment efficaces : la discussion libre et la raison.

Les représentants de Paris présents à Versailles :
Louis Blanc, Henri Brisson, Edmond Adam, C. Tirard, E. Farcy, A. Pkyrat, Edgar Quinet, Langlois, Dorian.

Nous n’avons, bien entendu, cité que les passages les plus importants de cette écœurante et trop longue amplification de rhétorique, toute prudhommesque, dans laquelle Jocrisse et Tartuffe se donnent mélancoliquement la main.

Ce monument d’insanité eut le tort qu’il méritait. Le dédain avec lequel cette déclaration fut accueillie par tous à Paris témoigna du légitime mépris dans lequel ses signataires étaient tombés.