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seulement se borner à veiller à l’encaisse ment des diverses recettes municipales et à ordonnancer le paiement des dépenses communales. La commission ad hoc, nommée par la Commune, ainsi que le délégué responsable, n’eurent à remplir qu’une mission d’ordre et de comptabilité.

Les transactions commerciales étant, sinon interrompues complètement, du moins réduites au minimum indispensable, toute combinaison financière nouvelle ayant pour but de changer la source des revenus municipaux en modifiant d’une façon plus équitable la répartition des charges qui jusqu’ici ont particulièrement pesé sur les travailleurs, était forcément ajournée à la fin de la lutte engagée entre Versailles et la Commune.

On se contenta donc de s’assurer des sommes indispensables aux besoins urgents et journaliers de la Cité.

On eut recours pour cela à un emprunt nécessairement imposé à la Banque de France qui, en deux mois, fit au Comité central et à la Commune une série d’avances quotidiennes qui s’élevèrent à environ dix-sept millions, mais dont il faut déduire environ neuf millions dont la banque était dépositaire pour la ville de Paris.

Cet emprunt forcé fournit naturellement texte à toutes sortes d’imputations contre la Commune qui fut accusée d’avoir organisé le vol et le pillage.

Nous sommes de ceux qui prétendent que rien ne fut plus légitime ni, disons le mot, plus réellement conservateur que cet emprunt.

Qu’on se reporte en effet à la situation économique de Paris au moment du 18 mars.

Depuis le mois d’août 1870, le travail était interrompu ; la population laborieuse tout entière, employée à la défense de Paris contre les Prussiens, avait dû se défaire peu à peu de tous les objets de quelque valeur pour subvenir à l’insuffisance des subsides que le gou-