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rité la part de responsabilité qui lui revient dans les fautes que l’histoire aura le droit de reprocher à la Commune de 1871.

Le 21 mai, le citoyen Cluseret, sur ses instances réitérées et bien légitimes, fut enfin traduit devant la Commune, transformée en Cour de justice. Cette séance fut la dernière de la Commune. La minorité, fidèle au programme qu’elle s’était tracé concernant les cas de ce genre, ne manqua pas d’y assister.

Ce jugement, où il n’était rien moins question que de la tête, et plus encore, de l’honneur d’un homme, fut marqué au coin de la plus triste bouffonnerie. Le réquisitoire ridicule, présenté par le citoyen Miot, eut grand peine à être lu jusqu’au bout. Les faits mis à la charge de Cluseret, à l’exception de celui relatif à l’abandon du fort d’Issy le 30 avril, n’étaient en réalité qu’un ramassis de propos incohérents et sans que témoins et accusateurs en eussent su recueillir la moindre preuve. — Quant à l’affaire d’Issy, grâce aux explications qu’en donna Cluseret et que nous avons rapportées en leur temps, il devint évident pour tous que celui-ci n’y était pour rien. — L’ex-délégué à la guerre fut donc acquitté à la confusion de ses adversaires et sur-le-champ mis en liberté.

Il était vraiment grand temps !

Pendant qu’on le jugeait à l’Hôtel-de-Ville, les Versaillais entraient dans Paris. L’heure de la Commune avait sonné.

L’ère venait de s’ouvrir des massacres et des sanglantes représailles !