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nous dûmes sortir en toute hâte, impuissants que nous nous sentions à conjurer le désastre.

Qui avait mis le feu, ou comment s’était-il déclaré ? Telle fut la première question que nous nous posâmes l’un à l’autre et qui à cette heure est encore un mystère pour tous.

C’est à propos de ce funèbre souvenir que nous croyons nécessaire de discuter ici les incendies qu’on prétend imputer à la Commune, comme le résultat d’un système arrêté par elle à l’avance.

Dès le lundi, nous l’avons déjà mentionné, le feu se déclarait dans tous les quartiers occupés successivement par l’ennemi. Les ministères de la rive gauche, la Légion-d’Honneur et la Préfecture de police brûlèrent ainsi.

Le palais de l’ex-Corps-Législatif, dont le citoyen Brives, représentant de l’Hérault en 1848, avait été nommé conservateur par la Commune, échappa à ce désastre. — En récompense, Versailles l’envoya sur les pontons où il resta près de deux mois[1] !

Au centre, sur la rive droite, le ministère des Finances, les Tuileries, le Palais-Royal et quelques maisons de la rue Royale-Saint-Honoré flambèrent également. Enfin l’Hôtel-de-Ville, le Grenier d’abondance, les docks de la Villette, le théâtre de la Porte-Saint-Martin, plus deux cent quarante-huit propriétés particulières (ce chiffre a été publié officiellement par les feuilles de police) furent la proie de l’incendie.

Eh bien ! j’affirme que de tous ces désastres, deux incendies sont réellement le fait d’ordres donnés, non par la Commune, mais par quelques-uns de ses membres, et, sans avoir eu à donner ces ordres, je suis de ceux qui les approuvèrent sans réserve. Oui, je suis de ceux qui approuvèrent comme abso-

  1. Est-ce que M. Thiers et ses émis eussent désiré au contraire que le palais fût incendié ? — On le pourrait croire à la conduite qu’ils tinrent envers le citoyen Drives.