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CHAPITRE X.

Vengeances et représailles.


Joie des Prussiens. — Proclamation de Mac-Mahon. — La parole de M. Thiers. — Pas de prisonniers ! — Aveu de M. Washburn. — Les membres de la Commune fusillés sommairement. — Assassinat de Minière et de Tony Moilin. — Les Versaillais fusillent partout. — Les pétroleuses et les enfants. — Conduite abominable de la presse. — Récit d’un typographe. — Les prisonniers à Versailles. — Les Conseils de guerre. — Les républicains de l’Assemblée devant les massacres.

Tous les journaux ont raconté que du, 22 au 28 mai, c’est-à-dire tout le temps que dura la lutte, les Prussiens témoignèrent par une joie bruyante et orgiaque de l’intérêt qu’ils y prenaient.

Nous le croyons sans peine.

Durant cinq longs mois d’un rigoureux hiver, ces Parisiens maudits, pris de la sublime folie de la défense, avaient tenu leurs adversaires exposés à toutes les intempéries. Deux fois, au 31 octobre et au 22 janvier, les assiégeants avaient pu craindre que les républicains socialistes, chassant enfin les misérables qui, dés le 4 septembre, s’étaient juré de livrer Paris, ne les contraignissent à lever le siège, ce qui eût été certainement le signal contre eux d’une guerre d’extermination générale.

Ce n’est pas tout. Le 28 février, au moment où, vainqueurs, ils pensaient enfin, pour prix de leurs pei-