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concours, pour l’œuvre de transformation sociale dont 1848 — 1871 ont été les sanglantes mais glorieuses étapes.

Avec la bourgeoisie ou sans elle ; d’accord avec elle ou contre elle, cette transformation s’accomplira parce qu’elle est la vérité, parce qu’elle est la justice, parce qu’enfin les travailleurs ne veulent plus être seulement considérés comme des instruments indispensables de production et de jouissance au profit des classes parasites ; parce qu’ils veulent être des hommes libres et respectés.

Aux travailleurs donc désormais la noble mais difficile tâche de mener à bien la révolution sociale.

À eux de concentrer les efforts de leur intelligence vers cet objectif : substitution du Droit à l’Autorité. En politique, par la souveraineté directe, que peut seule garantir la Fédération des Communes ; en économie sociale, par la disparition du prolétariat, au moyen de la propriété collective de l’instrument de production, fondant ainsi, dans le présent et dans l’avenir, la véritable liberté du travail, sans laquelle il n’est plus d’ordre ni de paix possible pour la société.

Or, pour atteindre ces résultats, la voie leur a été tracée, aussi nettement que possible, il y a quelques années, par ceux qui jetèrent les bases de l’Internationale.

Qu’abandonnant les rivalités de races, entretenues avec tant de soins par leurs exploiteurs, les travailleurs du monde civilisé se groupent sous le drapeau de la solidarité, unanimement affirmée par les socialistes modernes, depuis le commencement de ce siècle.

Qu’abandonnant l’étroite politique de parti qui, jusqu’alors, leur a fait inutilement répandre le plus pur de leur sang, les travailleurs se réservent pour la grande et suprême lutte que le vieux monde s’apprête à livrer, dans le but de défendre ses intérêts égoïstes et malsains.