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témoignèrent assez nettement les réunions publiques rouvertes en 1868.

Ceci posé, il est facile de comprendre que tous les intérêts sordides, toutes les cupidités ignorantes, toutes les ambitions malsaines, tous les appétits de pouvoir — et on sait si l’empire sut en accroître le nombre ! — n’eurent plus qu’une pensée : éloigner à tout prix cette révolution qui semblait inévitable.

De là cette immense majorité plébiscitaire du 8 mai dernier ; de là cette acclamation presque unanime en faveur d’une guerre insensée.

On comptait sur le succès, et par conséquent sur une recrudescence de chauvinisme qui allait ranimer l’empire avachi et permettre à Napoléon IV d’ajourner d’une nouvelle étape la satisfaction si vivement réclamée par les intérêts prolétaires. — Mais hélas !… la défaite, aussi soudaine qu’imprévue, vint déjouer cette espérance.

La lâcheté et l’égoïsme des adversaires quand même de la révolution sociale tinrent bon quelques semaines encore : un succès, si mince fût-il, et le Deux-Décembre allait se renouveler. — La trahison de Sedan mit fin à tous ces beaux projets, et, la honte débordant, il fallut céder. — Le 4 septembre eut lieu.

Malheureusement, dans l’excès de sa joie et aussi, il faut bien l’avouer, faute de sérieuse organisation préalable, le peuple laissa faire et attendit, espérant que l’immensité du péril grandirait le cœur et le cerveau de ceux-là qui l’avaient déjà trahi, dans des circonstances moins difficiles pourtant.

Il ne lui fallut pas longtemps pour constater que le nom seul des choses serait changé.

Pour tout dire, et afin que justice soit rendue à tous, ceux qu’on venait d’entraîner à l’Hôtel-de-Ville avaient longtemps résisté et avaient employé une réelle force